Quel est le meilleur régime alimentaire lorsque nous vivons la transition de la ménopause, est certainement l’une des questions qui revient le plus souvent. Sans être obsédée par son poids ou le nombre de calories de chaque aliment ingéré, il est néanmoins légitime de s’intéresser à ce sujet. En effet, il n’est pas rare d’observer une prise de poids, ou tout au moins un épaississement de la taille, accompagné d’un ventre un peu plus arrondi. C’est pourquoi j’ai invité sur mon podcast Ménopause & Renaissance, Virginie Boissière, naturopathe, afin qu’elle nous livre ses précieux conseils.
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Bonjour Virginie, est-ce que tu peux te présenter, et nous dire pourquoi tu t’es spécialisée dans l’accompagnement des femmes à la ménopause ?
Mon intérêt pour la naturopathie et surtout pour la ménopause vient de mon histoire personnelle. À l’âge de 30 ans, je désirais concevoir un enfant, mais après avoir passé des examens médicaux, mon médecin m’a annoncé que j’étais en préménopause, mes taux d’hormones étant proches d’une femme ménopausée !
J’ai donc commencé le parcours long et difficile de la FIV (fécondation in-vitro ), j’ai fait des fausses-couches puis 2 grossesses extra-utérines qui ont détruit mes trompes. Je me suis retrouvée stérile à 34 ans.
Je n’ai pas voulu continuer ce combat avec toute cette médicalisation trop lourde physiquement et moralement. Donc après avoir accepté et assumé cette décision, il a fallu rebondir.
Je devais prendre soin de moi en profondeur. C’est la naturopathie qui m’a aidé, puis c’est devenu une passion. J’ai voulu connaître les outils nécessaires pour accompagner les femmes qui traversent également ce chamboulement. Aujourd’hui, j’ai 43 ans, je suis en périménopause et je commence à ressentir les premiers symptômes.
Que penses-tu de l’accompagnement de la ménopause en France ?
En France, je trouve qu’il y a un bon suivi lors de certaines étapes de la vie d’une femme, comme la grossesse, mais arrivée à la ménopause il y a un désert médical.
Cela s’explique sans doute, car ce n’est pas une maladie. Aussi, la médecine n’est pas forcément formée pour aider les femmes qui traversent cette période. D’ailleurs dans mon propre parcours, j’ai connu une ultra médicalisation, et du jour au lendemain le fait de ne plus pouvoir avoir d’enfant, c’était fini. Ce vide tout d’un coup n’est pas facile à vivre, cela déstabilise physiquement et psychiquement.
Or, on a vraiment besoin d’un suivi, ne serait-ce que pour poser des questions, il est important d’avoir une personne à qui parler.
Je comprends ce sentiment, car j’ai également été confrontée à ce “non-accompagnement”, c’est pourquoi je me suis intéressée au sujet de la ménopause. Une question qui revient très souvent est celle de la prise de poids. En effet, il n’est pas rare de constater que quelques kilos s’invitent sur notre balance et que notre morphologie change quelque peu. Que peut-on faire pour avoir une alimentation adaptée à la ménopause ?
Dans un premier temps, il faut observer son hygiène de vie en général, revoir son régime alimentaire dans le détail. Améliorer son alimentation, c’est vraiment la base pour éviter la prise de poids.
Cependant, nous n’avons pas toutes les mêmes besoins, même si nous traversons la même chose. C’est pourquoi il est indispensable d’adapter son assiette, et le meilleur conseil que je puisse donner, est de vous faire accompagner par un professionnel, car encore une fois, chaque femme est différente et selon son âge, sa façon de vivre, sa santé, les ajustements seront différents.
Donc si je comprends bien, en adaptant si nécessaire notre alimentation à la ménopause, il est tout à fait possible de contrôler son poids , la prise de poids n’est pas une fatalité ?
Non, ce n’est pas une fatalité à condition de changer un peu ses habitudes, et il est tout à fait possible de limiter la prise de poids, voire même de mincir. Évidemment, le mieux est d’agir en prévention, et ce, le plus tôt possible, car une fois les kilos installés, il sera plus difficile de s’en débarrasser.
Quel est le rôle des hormones dans la prise de poids ?
La fluctuation hormonale que nous connaissons à la ménopause entraîne un ralentissement de tout le métabolisme, le corps ralentit alors sa production d’hormones, il brûle de moins en moins de calories et on finit par grossir si on n’augmente pas son activité physique.
Aussi, toutes ces fluctuations hormonales peuvent avoir un impact sur notre humeur, notre moral, cela conduit souvent aux grignotages, et aux envies de sucre.
Quel est le rôle des protéines dans l’alimentation à la ménopause ?
À la ménopause, il est très important de continuer à manger de la viande, car il faut maintenir une consommation suffisante de protéines.
Il nous faut 1 g de protéine, par kilo corporel et par jour, par exemple si vous pesez 60 kg, il vous faudra 60 g de protéines répartis dans la journée (2 œufs apportent 20 g de protéines.). Il faudra donc en consommer à chaque repas pour avoir son quota et ainsi éviter la fonte musculaire.
Grâce à cette consommation, vous aurez également un meilleur sommeil, car c’est la nuit que les acides aminés participent à la production des hormones. Cela évite aussi d’avoir des fringales dans la journée, donc c’est une bonne chose lorsque l’on veut contrôler son poids.
Doit-on manger autant de protéines à la post-ménopause ?
Cela dépend de nombreux facteurs, entre autres de sa dépense d’énergie et de son appétit. Néanmoins, il est bon d’en consommer régulièrement, encore une fois, pour éviter de perdre de muscles, qui se transformeront alors en masse grasse. Et puis n’oublions pas que sommes construit de protéines, ce sont les briques de notre organisme !
Le corps a besoin de s’auto-réguler pendant cette période, on doit lui donner ce dont il a besoin, et ce, dont il a besoin, ce sont des protéines.
Est-ce que la protéine végétale peut remplacer la protéine animale ?
Si on se place toujours sous l’angle de la ménopause, les protéines végétales ne pourront pas remplacer les protéines animales, car elles ne sont pas assez fournies en acides aminés, alors que nous avons besoin de ceux-ci pour reconstruire notre masse musculaire.
Une femme hyperactive, avec un mental très actif, dans la cinquantaine, stressée, fatiguée, et avec une capacité digestive basse, aura du mal a digérer de grandes quantités de fibres que contiennent les végétaux.
Notre style de vie et le lieu où nous vivons, jouent également un rôle important.
Il est évident qu’un moine tibétain qui passe la plupart de son temps à méditer dans un environnement calme et sans stress, pourra adopter un régime végétarien, et ainsi profiter de ses bienfaits.
En résumé, ça ne dépend pas uniquement de l’assiette, mais aussi de son environnement, de la saison, de son mode de vie, de son âge, de sa santé…
Peux-tu nous décrire l’assiette parfaite ?
L’assiette parfaite n’existe pas puisque nous sommes toutes différentes, avec des besoins différents, mais il y néanmoins une base à respecter.
Une assiette santé idéale va se composer de :
- 1/2 de légumes
- ¼ de protéines
- ¼ de glucides
- et un peu de bons lipides, comme l’oméga 3 à cru pour aider l’organisme à ne pas rouiller.
En partant de ce ratio, c’est idéal.
Pour ce qui est des quantités, on va s’adapter en fonction de son activité du jour, de sa forme, de son appétit, ou encore de son stress. Le jour où on n’a pas très faim, on réduit les quantités, mais tout en conservant ce ratio.
Que penses-tu du goûter ? J’entends souvent cette injonction que l’on ne doit pas prendre de goûter, que nous ne sommes plus des enfants. En ce qui me concerne, je suis une fervente adepte du goûter, c’est ma pause de l’après-midi, et ça m’évite de me jeter affamée sur le repas du soir !
Le goûter est important en effet, car cela évite de grignoter.
Une journée se compose d’un petit-déjeuner, d’un déjeuner, d’un goûter et d’un dîner. Bien évidemment, si on n’a pas faim, on ne prend pas de goûter, celui-ci reste optionnel.
Je peux comprendre que le temps entre le déjeuner et le dîner semble long, et en fin de journée, on peut avoir un petit coup de pompe accompagné d’une envie de sucre.
Donc un goûter oui, mais n’importe lequel ! Il peut se composer d’un fruit de saison (car le fruit se consomme en dehors des repas) et en cas d’activité intense on peut rajouter des oléagineux.
On parle beaucoup du jeûne et du jeûne intermittent . J’aimerais avoir ton avis sur ces pratiques. Le jeûne est pratiqué dans le but de détoxifier l’organisme, et le jeûne intermittent, c’est-à-dire ne pas manger entre 12 h et 16 h, pour alléger la digestion, mais ces deux pratiques sont elles conseillées ou à proscrire à la ménopause ?
À la ménopause, je déconseille vivement ces pratiques, car nous sommes sur un organisme qui va chercher à s’équilibrer.
En effet, celui-ci vit un stress intense avec ces fluctuations hormonales, il cherche un moyen de créer une harmonisation, donc en créant des privations, on augmente les micros stress, ce qui perturbent les hormones.
De plus, on ne sera plus dans les ratios indispensables à l’équilibre de l’organisme, puisqu’on n’aura pas suffisamment de protéines.
Ce que je propose plutôt, ce sont des journées de monodiètes, on va choisir 1 seul aliment, par exemple une soupe de légumes qu’on va manger tout au long de la journée pendant 1 jour.
La digestion sera alors plus légère ce qui permet de récupérer de l’énergie et ainsi réparer et régénérer l’organisme . On peut faire une monodiète soit 1 fois par semaine, soit tous les 15 jours On peut aussi commencer par remplacer 1 seul repas de la journée.
Merci Virginie pour cet échange !
Retrouvez Virginie sur son site : Virginie Boissière
A écouter, l’épisode sur le podcast
Nous aurons plaisir à nous retrouver bientôt, car nous avons comme projet de proposer des ateliers en ligne et en présentiel, de bien-être à la ménopause.
Dans ces ateliers, nous vous proposerons des cours de yoga adapatés, des cercles de femmes afin d’échanger (tellement précieux à cette phase de la vie), des conseils en alimentations et bien d’autres choses encore !
Vous pouvez d’ores et déjà me dire en commentaire si cela pourrait vous intéresser.
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Un programme dédié à la ménopause, qui propose des outils naturels pour vivre une ménopause sereine et épanouie !
Coucou
Super intéressant comme post, je note ces conseils même si le moment est pas encore venu pour moi.
Belle journée
Bisous
Ravie de découvrir ton site/blog.
Merci beaucoup pour ton intérêt ! Belle journée à toi !
coucou Isa, interview très intéressante ! je note la monodiète. bises.
Merci Sandrine, tu me diras ton ressenti après la monodiète … bisous
Surtout, ne voyez pas dans mon commentaire, ci-dessous, une agression quelconque car tel n’est pas du tout mon objectif. En fait, j’ai beaucoup de compassion pour mon prochain mais je ne sais pas manier le ton diplomatique. Vous m’êtes très sympathique mais si vous pouviez désactiver votre GPS en comprenant le Système; en résumé vous “éveiller”, ce serait un bienfait pour vous et une réelle valeur ajoutée pour votre communauté.
Hélas, la plupart des écoles d’enseignement de naturopathie sont infiltrées par les industries agroalimentaires et pharmaceutiques qui financent et élaborent les programmes reposant sur les mêmes paradigmes partiellement scientifiques mais totalement juteux économiquement. Elles sont très fortes car elles prônent un modèle présenté comme vertueux avec tout un tas de pseudo données scientifiques, de statistiques tronquées, fausses, pour le valider. Comme cette spécialité de “grands chemins” n’est pas traitée de manière holistique, au final, on est tous désynchronisés (c’est à dire malades), physiquement, psychologiquement et spirituellement, et là, elles balancent sur le Marché des médocs, des compléments alimentaires, des vitamines. La boucle est bouclée dans ce cercle d’enfermement…
Ces fameuses protéines magiques issues de la chair animale sont biocides; en clair, elles tuent la vie car elles rendent malades (je vous fais grâce, sauf si vous insistez! de tous les méfaits prouvés de la viande à poil, à plumes et à écailles). Quant à proscrire le jeûne intermittent ou total en raison d’un dysfonctionnement de sécrétions hormonales liées à un nombre d’années, c’est carrément hallucinant !
Enfin bon, explorez le sujet, sortez des sentiers battus et rabattus, réfléchissez-y…
Cordialement vôtre.
Bonjour et merci de partager votre point de vue. Ce que j’aime dans ce que je fais, c’est de provoquer le débat pour pouvoir échanger sur nos expériences. Je suis toujours frappée de constater à quel point le sujet de l’alimentation provoque de vives réactions et comme chacun pense détenir la vérité absolue. En ce qui me concerne j’aime tester, expérimenter ce qui me convient le mieux et en général c’est mon corps, ma seule boussole, qui sait très bien me guider pour lui apporter ses besoins. Parfois je sens qu’un jeûne intermittent me sera profitable, à d’autres moments j’ai besoin de manger davantage de protéines avant un effort intense …
Pour ce qui est de mon GPS et la compréhension du système, rassurez-vous l’un et l’autre se porte bien ! Néanmoins à mon sens c’est une hérésie de suivre des dogmes à la lettre, par exemple depuis des millénaire la Médecine Traditionnelle Chinoise utilise le jeûne mais uniquement dans le cas de maladies bien ciblées telles que des troubles digestifs, troubles mentaux…
En Ayurveda, médecine traditionnelle indienne, il est dit que la nourriture doit être de qualité supérieure et consommée en quantité appropriée pour maintenir une bonne santé. Une personne qui consomme de la viande en fonction de son âge, de sa force corporelle, de son état de feu digestif, de Dosha et de ses facultés mentales ne souffrira d’aucun problème. Les aliments deviennent des médicaments lorsqu’ils sont correctement utilisés et les mêmes aliments peuvent causer des maladies s’ils sont utilisés de manière inappropriée.
« La viande rouge et le poisson sont recommandés pour les personnes de la Constitution Vata, (ce que nous sommes à la ménopause) ou les personnes souffrant de déséquilibres ou de maladies Vata, mais seulement si leur feu digestif fonctionne bien » voilà ce qu’en dit le Dr Ramanandan, médecin chef de Vaidyagrama Ayurveda Healing Village.
Je pense justement « sortir des sentiers battus » et explorer le sujet après avoir suivi divers formations avec des médecins hautement qualifiés dans leur domaine. J’aime aussi laisser des professionnels exposer leur point de vue, c’est toujours enrichissant et conduit à une discussion le plus souvent constructive.
Belle journée à vous,
Merci pour votre longue et instructive réponse écrite sans animosité aucune. Je respecte les experts hautement qualifiés. Je vous souhaite alors beaucoup de découvertes non dogmatiques, de curiosités et de joie lues et approuvées sur le terrain de la saine santé.
Au nom des demi centenaires et plus, merci encore…
Belle soirée à vous.