La ménopause est sans aucun doute, une période de transition de vie importante. Elle implique de nombreux changements au niveau des taux hormonaux. Bien que la ménopause ne soit pas une maladie, elle peut apporter néanmoins son lot de désagréments, comme les bouffées de chaleur, les douleurs articulaires, le brouillard mental, l’anxiété … Si l’hygiène de vie et les traitements médicaux, comme le traitement hormonal substitutif (THS), peuvent aider à soulager de nombreux symptômes, l’aromathérapie peut s’avérer être un soutien utile à ne pas négliger.

C’est pour cela que je tenais à inviter une experte en aromathérapie, Aurélie Valtat, sur le podcast Ménopause & Renaissance (retranscrit ici en article de blog), pour nous donner des conseils sur quelles huiles essentielles sont à privilégier, et comment les utiliser. Car oui, ménopause et huiles essentielles font bon ménage !

Comment bien choisir les huiles essentielles
Il faut tout d’abord différencier les huiles essentielles thérapeutiques et celles qu’on utilise pour diffuser une odeur agréable chez soi. Dans le cas de la santé, on choisira des huiles essentielles pures 100 % naturelles, si possible bio, et dans l’idéal chémotypées. Lorsque celles-ci sont chémotypées, cela veut dire que nous savons exactement ce qu’elles contiennent, et quelles sont les molécules retenues par le procédé de distillation.
Celles proposées en pharmacie sont en général de bonne facture, ce qui ne veut pas dire qu’elles proviennent de petites productions, par exemple la marque Pranarôm est de bonne qualité, mais bien sûr ici nous parlons plutôt de grandes productions. Si au contraire, vous êtes dans une démarche de favoriser les petits artisans et producteurs, vous serez certains de profiter d’huiles de grande qualité.
Les huiles essentielles sont-elles sans danger ?
Il faut faire très attention, car une huile essentielle est un concentré de propriétés de plante, ce qui veut dire que c’est aussi puissant qu’un médicament. En effet, de nombreux médicaments sont créés à base de molécules extraites de plantes.
En premier lieu, il faut suivre la posologie et respecter le nombre de gouttes utilisées, puis il faudra vérifier que vous ne présentez pas d’allergies, à une ou plusieurs molécules, contenues dans cette plante. On fera alors le test du pli du coude. Pour cela, il suffit de diluer une goutte d’huile essentielle dans un peu d’huile végétale, comme l’huile d’olive ou de tournesol, et la placer dans le pli du coude. Si au bout d’une heure, vous avez une rougeur ou une réaction, cela voudra dire que cette huile n’est pas compatible avec vous.
Comme pour tout médicament, on vérifiera les contre-indications, car toutes les huiles ne conviennent pas à tout le monde. En effet, certaines sont déconseillées en cas de cancers hormono dépendants ou pour des personnes épileptiques, ou asthmatiques, ou encore si vous présentez des problèmes de circulation sanguine.
Les huiles essentielles sont déconseillées pour les jeunes enfants et les femmes enceintes.
Ménopause et huiles essentielles, en quoi est-ce un bon duo ?
Les huiles essentielles et les produits d’aromathérapie ont une triple action sur le corps.
–une action biochimique, les molécules de l’huile interagissent avec celles de notre corps, mais aussi avec nos organes et notre métabolisme, on aura donc une action physique, on pourra alors soulager des symptômes d’ordre physique, comme les bouffées de chaleur, les douleurs articulaires, les maux de tête, les nausées …
–une action informationnelle qui agit sur l’aspect psychologique, l’anxiété, la dépression, le brouillard mental, la fatigue nerveuse
– une action énergétique où l’action sera plus subtile en travaillant sur notre équilibre, notre métabolisme, notre terrain
Il faut savoir que les huiles essentielles, c’est en quelque sorte la médecine d’urgence ou la médecine symptomatique.
Elles viennent en soutien dans des moments de crise, elles agiront alors moins bien sur le long terme. En effet, elles ont un temps d’usage qui varie entre 1 à 3 semaines. Ensuite, il est conseillé de faire “une fenêtre thérapeutique ”, c’est-à-dire arrêter l’utilisation des huiles essentielles, afin que le corps puisse éliminer toutes ces molécules très puissantes.
Les actions des huiles essentielles à la ménopause peuvent s’appliquer à des cas très concrets.
-La Sauge Sclarée, à prendre le matin pour atténuer les bouffées de chaleur et aussi les sauts d’humeur, à raison d’1 goutte dans un peu d’huile d’olive ou dans du miel.
-La Gaulthérie, va apporter un soulagement pour les inflammations articulaires. Elle s’utilise en application externe diluée dans de l’huile végétale.
-La Menthe poivrée, utilisée en hydrolat est efficace pour soulager les jambes lourdes, à utiliser en spray. Il est conseillé de garder le spray au froid pour accentuer l’effet de fraîcheur.



Qu’est ce que l’hydrolat ?
C’est le résidu de la fabrication des déchets des huiles essentielles.
L’eau florale est un hydrolat de fleurs.
Comment soutenir une ménopause précoce avec des huiles essentielles ?
La ménopause précoce est souvent un choc psychologique, et l‘aromathérapie ne pourra pas se substituer à un traitement hormonal de synthèse par exemple, mais les huiles essentielles pourront accompagner le mental.
Le traitement sera personnalisé dans ces cas-là, car suivant les symptômes, il faudra créer une synergie efficace.
Que faire en cas de déprime ou baisse de moral, sympômes courants à la ménopause
Si on se sent déprimé, on utilisera le macérat d’huile de Millepertuis qu’on peut également prendre sous forme de gélules. C’est une plante très efficace, d’ailleurs en Allemagne, elle est davantage vendue que le Prozack pour soigner les dépressions légères à moyennes.
Aussi, sont conseillées toutes les huiles essentielles d’agrumes, car elles apportent de la légèreté, de la joie de vivre.
On privilégiera l’huile de Pamplemousse, Orange douce et le Petit Grain Bigarade (procure à la fois la joie de vivre et une énergie mentale.)
Comment utiliser l’huile essentielle ?
La manière d’utiliser l’huile essentielle dépend de ce que nous voulons traiter. Si c’est pour traiter la chute de cheveux, les jambes lourdes par exemple, on l’utilisera mélangée avec de l’huile végétale pour l’appliquer localement.
Pour l’ingestion, il est préférable de mélanger avec un peu d’huile d’olive. C’est la meilleure façon d’ingérer efficacement l’huile essentielle. Pour les enfants, on pourra proposer du miel à la place de l’huile, le miel a une propriété intéressante puisqu’il est à la fois lipo et hydrosoluble, ou encore du lait, car celui-ci contient des lipides.

Qu’en est-il des diffuseurs, sont-ils efficaces ?
Il existe 2 types de diffuseurs, ceux à chaud et ceux à froid.
Ceux à chaud avec la petite bougie qu’on allume, ou avec d’autres systèmes qui chauffent l’eau mélangée aux huiles essentielles, vont détruire une partie des propriétés de celles-ci. C’est pourquoi il est préférable d’utiliser un diffuseur à froid.
Les plus connus sont les nébuliseurs, qui font de la vapeur d’eau fraîche, et vont projeter des particules dans l’air.
Le temps de diffusion dépend de l’usage et des effets recherchés. Plus on recherche un effet thérapeutique et plus on laissera le diffuseur en marche longtemps. En général, il est conseillé de laisser son diffuseur allumé entre 30 minutes et une heure maximum.
Le mieux est de diffuser avant d’arriver dans la pièce, ainsi on profite au maximum des bienfaits.

Quelle huile essentielle choisir pour le sommeil ?
Les plus conseillées pour aider à bien préparer le sommeil sont la Lavande fine ou Lavande vraie, la Mandarine, la Marjolaine à coquille qui aura un effet de déconnexion du système nerveux autonome. En cas d’insomnies dues aux bouffées de chaleur par exemple, on pourra en déposer une goutte au niveau du plexus solaire.
L’huile essentielle de Magnolia est recommandée en cas d’insomnies chroniques, car elle est la plus puissante, mais attention à son utilisation, car elle a un effet presque hypnotique. On ne l’utilisera pas en diffusant, mais plutôt sur un mouchoir.
Il faut savoir que les huiles essentielles ne traitent pas le fond, elles sont un soutien précieux au niveau du mental, elles soulagent des périodes de crises, mais elles n’aident pas sur le long terme.
Lire aussi Une ménopause sans désagréments grâce au yoga pour la ménopause
La cuisine des arbres, livre écrit par Aurélie
Ce sont des recettes traditionnelles parfois oubliées, de nos campagnes, comme par exemple la frênette qui est une boisson pétillante naturelle à base de feuilles de frêne, et aux propriétés anti-inflammatoires, qui soulagent les douleurs articulaires. Le principe est d’utiliser ce que les arbres nous proposent.
La routine bien-être d’Aurélie
J’ai une routine d’été et une d’hiver. En ce moment (en hiver), j’utilise un spray d’hydrolat de rose le matin puis j’utilise de l’huile de prune, ou d’amandon de prune qui sent divinement bon puisqu’elle sent la frangipane !
Je remercie vivement Aurélie pour ses précieux conseils, à savoir comment associer ménopause et huiles essentielles !
Ecouter l’épisode sur le podcast Ménopause & Renaissance

coucou Isa, merci pour toutes ces infos très intéressantes. j’ai un diffuseur d’huiles essentiels que j’aime bien utiliser pendant la saison hivernale mais cette année, je t’avoue que je l’ai un peu zappé … ton article va me permettre d’y remédier ! merci. bisous.
Coucou Sandrine, il est vrai qu’un diffuseur est très agréable !
Merci a vous pour toutes ces astuces et conseils d’utilisation des huiles essentielles. Le choix est tellement vaste que l’on s’y perd parfois
Exactement ! Ravie si cela a pu vous aider dans votre choix !
Merci Isabel pour toutes ces enseignements très utiles en période de péri ménopause. Je les applique avec de bons résultats.
Tant mieux Peggy ! Il est vrai que les huiles essentielles ont des vertus insoupçonnées !