Santé mentale et ménopause : ce qui se passe vraiment dans votre tête (et pourquoi vous n’êtes pas en train de “devenir folle”!

Claire est réveillée. Encore. Il est 3h12.
Elle a chaud, elle est en sueur, son cœur bat trop vite. Elle pense à son boulot, à sa mère qui vieillit, à son couple qui s’éloigne un peu. Elle se dit : “Mais qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi je pleure pour rien ? Pourquoi je m’énerve pour tout ?”

Cette scène, je l’entends tout le temps chez les femmes en périménopause, ménopause ou postménopause. Et si vous vous reconnaissez, j’ai envie de commencer par ça : vous n’êtes pas seule, et vous n’êtes pas “faible”. Ce que vous vivez a une base biologique, hormonale et émotionnelle claire. Les fluctuations des hormones au moment de la ménopause (surtout les œstrogènes et la progestérone) impactent directement votre cerveau, vos neurotransmetteurs, votre sommeil, votre régulation émotionnelle, votre confiance… et donc votre santé mentale.

Dans cet article, je vais vous expliquer en profondeur comment la ménopause affecte la santé mentale, quels symptômes surveiller, ce qui est totalement normal… et surtout quelles portes de sortie existent, parce qu’il y en a.

Ménopause, périménopause, postménopause : de quoi parle-t-on exactement ?

La périménopause, c’est la phase de transition avant l’arrêt définitif des règles. Elle peut durer plusieurs années. Les cycles deviennent irréguliers, les hormones montent et descendent comme un ascenseur en panne, et le corps tente de suivre.

La ménopause, techniquement, c’est le moment où vous n’avez plus eu de règles depuis 12 mois consécutifs.

La postménopause, c’est l’après. Les hormones sexuelles restent durablement basses.

Pourquoi c’est important ? Parce que le moment le plus chaotique émotionnellement n’est pas toujours “après”, mais souvent pendant la transition, donc en périménopause. Les études décrivent cette période comme une véritable “fenêtre de vulnérabilité psychique » : certaines femmes qui n’avaient jamais eu d’anxiété ou de dépression auparavant voient apparaître des symptômes pour la première fois dans leur vie.

On observe même un risque plus élevé d’épisode dépressif majeur pendant la périménopause, surtout chez les femmes qui ont déjà eu des antécédents de dépression. Certaines données suggèrent que ce risque peut être multiplié jusqu’à 5 dans les cas où il existe déjà une fragilité émotionnelle antérieure.

Autrement dit : si vous sentez que votre santé mentale se déstabilise pile à ce moment de vie, ce n’est pas un hasard. C’est un phénomène connu, documenté, étudié.

Pourquoi la ménopause secoue autant la santé mentale ?

Vous avez sans doute déjà entendu un laconique “c’est les hormones”. Oui. Mais allons plus loin.

Pendant la périménopause, les niveaux d’œstrogènes et de progestérone chutent et fluctuent énormément. Ces hormones ne servent pas “juste” à gérer les cycles menstruels : elles interagissent avec la sérotonine, la dopamine et le GABA, c’est-à-dire les messagers chimiques du cerveau qui régulent l’humeur, l’énergie, le calme intérieur, la motivation et la capacité à relativiser.

Moins d’œstrogènes entraîne :

  • moins de sérotonine, c’est plus de vulnérabilité à la dépression, au doute, au désespoir, à la fatigue morale
  • moins de GABA, c’est plus d’hypervigilance, de tensions internes, d’anxiété “flottante” qui vient sans raison apparente
  • moins de dopamine, c’est une baisse de motivation, impression de “plus d’envie de rien”.

Ajoutez à ça :

  • les bouffées de chaleur qui réveillent la nuit
  • le cœur qui tape plus vite
  • les pensées en boucle à 3h du matin
  • la sensation que le corps change sans votre permission

Résultat : vous êtes épuisée, donc plus irritable, donc coupable d’être irritable, donc triste d’être coupable. Et là, on repart pour un tour. Ce fut mon cas, à tel point que je croyais développer une maladie dégénérative précoce ! Ce fut aussi le déclencheur de mon intérêt grandissant pour cette phase de vie qu’est la ménopause et ma soif d’apprendre toujours plus à son sujet.

Ce cercle fatigue-santé mentale-encore plus de fatigue touche énormément de femmes pendant la ménopause.

Les symptômes psychiques les plus fréquents pendant la ménopause

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Santé mentale et ménopause, comment les hormones affectent votre mental

Voici ce que les femmes rapportent le plus pendant la périménopause et la ménopause:

Anxiété

  • sensation d’alerte permanente
  • peur diffuse (“il va m’arriver quelque chose”, “je vais perdre le contrôle”)
  • parfois des attaques de panique

L’anxiété liée à la ménopause est extrêmement fréquente. Jusqu’à la moitié des femmes disent ressentir plus d’anxiété ou d’irritabilité à cette période.

Humeur basse / dépression

  • pleurs faciles
  • perte d’élan vital
  • pensées noires (“à quoi bon ?”)
  • sensation de ne plus se reconnaître

Certaines études récentes montrent qu’en périménopause, le risque de dépression augmente d’environ 40 % par rapport aux femmes qui ne sont pas encore dans cette transition hormonale.

Irritabilité, colère, hypersensibilité émotionnelle
Beaucoup décrivent un état façon SPM puissance 10 : tout vous agace, tout est trop fort, vous explosez puis vous regrettez. Environ 4 femmes sur 10 vivent des variations d’humeur comparables à un syndrome prémenstruel, mais plus intenses et moins prévisibles.

Perte de confiance en soi / baisse d’estime
Cette phrase revient souvent : “Je ne me sens plus compétente.”
Et ce n’est pas seulement psychologique. Les fluctuations hormonales peuvent toucher la clarté mentale, la capacité à se concentrer et la mémoire de travail. Certaines femmes décrivent ce brouillard mental comme du “brain fog”.

Brain fog (brouillard cérébral)

  • mots qui ne viennent plus
  • oubli soudain de ce que vous étiez en train de faire
  • difficultés à suivre une réunion jusqu’au bout sans perdre le fil

Ce brouillard cognitif est rapporté par plus de 60 % des femmes après l’arrêt des règles, et il peut avoir un vrai impact sur la qualité de vie et le sentiment d’efficacité au travail.

Encore une fois : rien de tout ça ne veut dire que vous “déclinez”. Ça veut dire que votre cerveau s’adapte à un nouveau paysage hormonal. Et l’adaptation prend du temps.

Lire aussi : Burn out à la ménopause, quelles solutions?

Le rôle du sommeil : l’ennemi caché

Petite bombe silencieuse : le manque de sommeil.

Pendant la périménopause, jusqu’à 78 % des femmes disent avoir un sommeil perturbé : réveils nocturnes, sueurs, insomnie de milieu de nuit.

Le problème, c’est que le cerveau qui manque de sommeil a plus de mal à gérer le stress, reste bloqué en mode “alerte”, surinterprète les signaux émotionnels (“pourquoi elle m’a dit ça comme ça ?”) et tolère beaucoup moins la frustration. Le manque de sommeil amplifie donc l’anxiété, l’irritabilité et le brouillard mental.

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Santé mentale et ménopause, comment les hormones affectent votre mental

Traduction concrète : si vous dormez mal à cause des bouffées de chaleur, vous serez mécaniquement plus vulnérable émotionnellement le lendemain. Ce n’est pas un manque de volonté. C’est de la neurobiologie.

Je ne reconnais plus la personne dans le miroir” : l’impact identitaire

C’est la partie dont on parle moins, mais qui compte énormément pour la santé mentale.

La ménopause tombe souvent au milieu d’une tempête de vie :

  • charge mentale (parents âgés + parfois enfants encore à la maison),
  • responsabilités professionnelles,
  • corps qui change,
  • sexualité qui change,
  • regard social encore très jeune basée sur la beauté, l’énergie , la productivité, alors que le regard social après envers les femmes après 50 égal invisible.

Beaucoup de femmes me disent : “Je me sens comme si on m’arrachait une version de moi, je ne me reconnais plus et je ne sais pas encore qui je vais devenir après.”

Ce sentiment de perte, de fin d’un chapitre, peut nourrir la tristesse, l’impression de ne plus être désirable, utile, vivante. Et oui, ça fait monter les pensées sombres.

Les sources médicales reconnaissent aujourd’hui que la ménopause n’est pas qu’un phénomène physique : c’est une transition identitaire qui peut affecter la qualité de vie, les relations et même la trajectoire professionnelle.

Donc si vous ressentez une forme de deuil (“je ne veux pas vieillir comme ça”), ce n’est pas de la superficialité. C’est un processus psychique normal.

Est-ce que c’est juste “psychologique”… ou est-ce qu’il faut s’inquiéter ?

femme à la ménopause devant son miroir

Santé mentale et ménopause, comment les hormones affectent votre mental

Les fluctuations hormonales de la périménopause peuvent à elles seules déclencher ou aggraver des troubles anxieux, dépressifs, des attaques de panique, ou des symptômes proches de ceux qu’on voit dans les troubles de l’humeur.

Pour les femmes qui vivent déjà avec une pathologie psychiatrique (trouble bipolaire, schizophrénie, etc.), la périménopause peut modifier l’intensité des symptômes, la façon dont le corps répond aux traitements, et même la stabilité émotionnelle globale. Les spécialistes recommandent d’anticiper cette période, pas de la subir en silence.

Donc oui, c’est biologique. Oui, ça peut être sérieux. Et non, vous n’êtes pas “faible” parce que vous avez besoin d’aide à ce moment précis.

Quelles solutions concrètes pour protéger votre santé mentale à la ménopause ?

Le sommeil devient une priorité médicale, pas un luxe

  • pièce plus fraîche la nuit
  • limiter l’alcool le soir (l’alcool accentue les bouffées et fragmente le sommeil)
  • rituel apaisant avant de vous coucher (respiration lente, cohérence cardiaque, relaxation guidée, mini séance de yoga doux).
    On sait que les pratiques corps-respiration, la relaxation et certaines formes de méditation peuvent réduire l’anxiété, améliorer la concentration et soutenir l’humeur pendant la ménopause.

Le mouvement régulier

L’activité physique douce à modérée soutient plusieurs axes à la fois : elle favorise un meilleur sommeil, régule le stress chronique et stimule la production naturelle d’endorphines (les molécules “je me sens mieux”). Les recommandations publiques insistent sur le rôle de l’exercice pour améliorer l’humeur et diminuer l’anxiété pendant la ménopause.

Important : ici on ne parle pas de performance ou de “perdre du ventre à tout prix”. On parle de bouger pour stabiliser le système nerveux.

yoga pour la santé mentale à la ménopause

Santé mentale et ménopause, comment les hormones affectent votre mental

Les thérapies de soutien émotionnel

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC / CBT) est citée comme particulièrement utile pour gérer l’anxiété, les ruminations nocturnes et le sentiment d’être dépassée. Elle a aussi montré des bénéfices sur les troubles du sommeil liés à la ménopause.
La pleine conscience, la respiration guidée, ou même des pratiques comme la visualisation apaisante peuvent aider à calmer l’hypervigilance du cerveau périménopausique.

Le soutien social

Parler. Nommer. Mettre des mots.
Les études et les organisations de santé mentale autour de la ménopause insistent toutes sur le fait que le sentiment d’isolement augmente le risque de dépression, alors que le fait d’échanger avec des femmes qui vivent la même chose agit comme un facteur protecteur.
Envoyer un message à une amie n’est pas “se plaindre”. C’est prendre soin de votre santé mentale.

se retrouver entre amies à la ménopause

Santé mentale et ménopause, comment les hormones affectent votre mental

Traitements médicaux possibles


Pour certaines femmes, la thérapie hormonale de la ménopause (souvent appelée THS ou THM / HRT en anglais) peut réduire les bouffées de chaleur, améliorer le sommeil et donc, indirectement, stabiliser l’humeur. Certaines recherches suggèrent aussi que les œstrogènes peuvent avoir un effet positif direct sur les symptômes dépressifs chez certaines femmes en périménopause, même si cet effet semble moins net après la ménopause installée.
Important : la thérapie hormonale n’est pas pour tout le monde. Elle doit être discutée avec un·e professionnel·le de santé, surtout en cas d’antécédents personnels (cancer hormonodépendant, etc.).

Médication ciblée


Si vous faites face à une dépression sévère, à une anxiété envahissante ou à des attaques de panique répétées, on peut discuter de traitements médicamenteux (antidépresseurs, anxiolytiques, etc.) comme pour n’importe quel autre trouble anxieux ou dépressif. C’est légitime. C’est sérieux. Ce n’est pas un échec personnel.

Les signaux d’alerte qui méritent une consultation rapidement

Vous devriez demander de l’aide sans attendre si vous observez :

  • des pensées du type “je ne vois pas l’intérêt de continuer comme ça”
  • une incapacité à sortir du lit, à fonctionner au travail plusieurs jours d’affilée
  • des attaques de panique fréquentes qui vous empêchent de dormir
  • une irritabilité tellement forte qu’elle menace vos relations personnelles
  • des pertes de mémoire ou une confusion mentale qui deviennent inquiétantes et quotidiennes

Pourquoi consulter tôt ? Parce que plus on intervient tôt (soutien émotionnel, ajustements d’hygiène de vie, accompagnement médical si besoin), plus on raccourcit la durée et l’intensité de l’épisode. Les médecins insistent aujourd’hui sur l’importance de prendre les symptômes psychiques de la ménopause aussi au sérieux que les symptômes physiques.

Se parler autrement pendant cette étape de vie

Je voudrais que vous reteniez quelque chose de fondamental.

La ménopause n’est pas la fin de votre histoire personnelle. C’est un changement de chapitre biologique, émotionnel, identitaire. Les médecins parlent maintenant de “fenêtre de vulnérabilité”… mais moi j’ajoute toujours : c’est aussi une fenêtre de réécriture.

Pourquoi ?
Parce qu’au moment où votre corps dit “je change les règles du jeu”, vous avez la possibilité de dire “moi aussi”.
C’est là qu’on voit des femmes poser des limites, dire non, réclamer du respect, demander du temps pour elles, arrêter de se taire, renégocier leur place au travail, prendre soin d’elles sans s’excuser.

Et ça, c’est de la santé mentale aussi.

Vous n’êtes pas “trop sensible”. Vous êtes en train de traverser une période où vos hormones, votre charge mentale et le regard social se croisent comme des plaques tectoniques. Ça secoue, oui. Mais ça peut aussi ouvrir un espace précieux : celui où vous redevenez la priorité.

En résumé

  • La périménopause et la ménopause ne touchent pas que le corps. Elles touchent la santé mentale, l’humeur, le sommeil, la mémoire, la confiance.
  • Le risque d’anxiété, d’irritabilité et de dépression augmente clairement pendant la périménopause, notamment à cause des fluctuations hormonales (œstrogènes, progestérone) qui modifient vos neurotransmetteurs.
  • Le manque de sommeil est un facteur clé qui aggrave tout. Travailler sur le sommeil n’est pas du “bien-être gadget”, c’est du soin.
  • Il existe des solutions : hygiène de sommeil, activité physique, accompagnements avec une spécialiste de la ménopause (je serais ravie d’e’être à vos côtés !) , éventuellement une thérapie hormonale ou des traitements médicamenteux adaptés.
  • Demander de l’aide tôt n’est pas dramatique, c’est intelligent.

Et surtout : vous avez le droit de dire “je ne vais pas bien”.
Vous avez le droit d’être soutenue.
Vous avez le droit d’aller mieux.

Prenez cette étape non pas comme la preuve que vous perdez quelque chose… mais comme la preuve que votre corps réclame enfin que vous vous placiez au centre.

Puissance et Renaissance revient (refonte en cours )

Je relance actuellement Puissance et Renaissance, mon accompagnement dédié aux femmes en périménopause, ménopause et postménopause.

Cette nouvelle version repose sur 4 piliers essentiels pour préserver votre équilibre :

  • Gestion du stress & système nerveux
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    Des rituels simples pour limiter les réveils nocturnes, calmer les ruminations et retrouver de l’énergie dès le matin.

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Ce programme n’est pas juste du contenu : c’est un soutien réel. Vous ne serez pas seule.
Nous travaillerons ensemble votre corps, votre mental et votre sérénité, avec douceur et sans jugement.

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