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Mon Paris…

J’ai un sentiment assez ambiguë quand je pense à Paris, un peu comme un ancien amour qu’on aurait follement aimé puis détesté en l’accablant de tous les maux, pour enfin au fil du temps se montrer indulgent, et ne garder en mémoire que les bons moments. C’est ça mon histoire d’amour avec Paris, en effet cette ville m’a accueilli avec ma mère quand nous avons dû quitter les Etats-Unis dans des circonstances douleureuses. Mais Paris a su très vite atténuer mon chagrin avec sa frénésie si gaie, ses boutiques aux allures de maisons de poupées, sa langue latine, sa nourriture raffinée…et surtout c’est là qu’habitait ma chère grand-mère tant aimée. Nous avions de la chance car nous avons vécu avec elle au pied de la butte Montmartre, à quelques mètres du Lapin Agile. Comme j’ai aimé ce quartier où après l’école nous allions goûter chez les parents de mes copines, tous commerçants de la rue Caulaincourt. Nous avions mis en place un roulement et je dois dire que lorsque c’était au tour du « parent pâtissier » c’était la fête ! Mes grands-parents quant à eux avaient un magasin de décoration, où le samedi soir ils offraient l’ apéro à ceux qui passaient la porte et il n’était pas rare d’y croiser des acteurs qui venaient boire un verre sans chichis comme Yves Rénier….C’était une vraie ambiance de village. C’est aussi dans ce quartier que j’ai passé tout mon temps libre de collégienne dans les cours de théâtre … Comme j’ai aimé monter et descendre ces rues pavées pour admirer la vue en haut de la butte et écouter les chanteurs de rue animer les après-midis dominicales…

 

 
 

 
D’autres quartiers ont su me séduire : le quartier du Marais chargé d’histoire, où j’entends des bribes de la mienne en résonance…St Michel où tous les étudiants aimaient se retrouver autour d’un café pour refaire le monde pendant des heures, inlassablement. La rue de Rivoli avec Le Louvre et le musée des Arts Décoratifs, un de mes musées préférés, sans oublier ce lieu tellement parisien : l’incontournable Angélina où l’on vous sert le meilleur chocolat chaud au monde dans une atmosphère très rococo.
 
 

Mais Paris sait aussi se montrer inhospitalière lorsqu’on travaille et que faute de moyens on doit habiter dans des quartiers moins accueillants. Le métro bondé, les effluves d’odeurs qui vous saisissent à la gorge, les grèves répétitives des transports qui agissent sur les nerfs des parisiens… la course sans cesse, qui devient une deuxième nature car même les week-ends la démarche est vive et le pas nerveux, le bruit incessant qui vous agresse les tympans … C’est en partie pour ces raisons que j’ai décidé à 22 ans de la quitter du jour au lendemain. Même si c’était ma décision la rupture fut délicate, laisser ceux que j’aimais derrière moi n’était pas chose facile. 
 

 
Aujourd’hui je suis loin d’elle, je ne peux pas dire qu’elle me manque vraiment, toutefois je me fais une joie de la retrouver de temps en temps pour quelques jours, seule ou accompagnée de mes filles, pour partager un peu de mon histoire. C’est comme une belle histoire d’amour, une histoire faite de passion, de colère, de douceur, de rires et de larmes…où les souvenirs vous accompagnent tout au long de votre vie.
 

Et vous, quelle est votre histoire avec Paris ?