Ballonnements et ventre gonflé était le thème abordé lors de notre dernier live avec celles qui font partie de mon programme Puissance et Renaissance féminine. Et ce n’est pas étonnant car près d’une femme sur deux est concernée par les ballonnements en France. Et pourtant… ce n’est pas une fatalité. Ce n’est pas « dans la tête ». Et non, ce n’est pas « juste comme ça après 45 ans ».
Les ballonnements sont avant tout le signe que quelque chose ne tourne pas rond du côté de votre digestion. Même si ce n’est pas grave en soi, c’est un vrai signal d’alarme : votre microbiote intestinal est peut-être en déséquilibre. Et quand on ne s’en occupe pas, ce terrain peut évoluer vers des troubles plus sérieux comme la candidose, le syndrome de l’intestin irritable ou des maladies inflammatoires chroniques.
Mon ventre m’a parlé (et j’ai fini par l’écouter)
l y a quelques années, je me suis surprise à dire en plaisantant :
« Je crois que je suis enceinte… mais de gaz. »
Ce ventre gonflé après les repas, cette sensation de pression en bas du ventre dès 17 h, les fringales suivies de douleurs diffuses… Je mangeais pourtant sainement. Je faisais du yoga. Mais rien à faire : mon ventre vivait sa propre vie.
Ce que j’ignorais à l’époque, c’est que ces ballonnements n’étaient pas un simple caprice de mon corps.
C’était un message, une alerte, un signal d’alarme d’un écosystème intérieur en déséquilibre.
Je vivais avec ce que l’on appelle une colopathie fonctionnelle – plus connue sous le nom de syndrome de l’intestin irritable – exacerbée par les fluctuations hormonales de la préménopause.
Et tu sais quoi ? Je n’étais pas seule.
Pourquoi parle-t-on autant de ballonnements après 45 ans ?
Les ballonnements sont parmi les symptômes digestifs les plus fréquents chez les femmes autour de la ménopause. Ils touchent plus d’1 femme sur 2 entre 45 et 60 ans (1).
Mais attention : ce n’est pas une fatalité liée à “l’âge”.
C’est le reflet d’un déséquilibre entre ton système digestif, ton microbiote et tes hormones.
Un ventre gonflé, ce n’est pas « normal ». C’est un indicateur.
L’accumulation de gaz dans les intestins, la fermentation excessive, la rétention d’eau, la digestion ralentie… sont des réponses à un stress intérieur, parfois alimentaire, parfois émotionnel, souvent multifactoriel.
La ménopause et le ventre : un lien profond, souvent négligé
À la ménopause, on pense souvent aux bouffées de chaleur, aux sautes d’humeur ou à la fatigue… mais le ventre est lui aussi en première ligne.
Ballonnements, digestion lente, ventre gonflé au fil de la journée, sensation d’inconfort… tout cela n’est pas qu’une coïncidence. C’est la traduction physique des bouleversements hormonaux à l’intérieur du corps.
La chute des œstrogènes ralentit la digestion
Les œstrogènes ont un rôle clé dans la régulation du tonus musculaire intestinal. Lorsqu’ils diminuent, cela peut entraîner :
- un ralentissement du péristaltisme (les mouvements naturels de l’intestin qui permettent d’avancer les aliments),
- une tendance à la constipation,
- une vidange gastrique plus lente (les aliments stagnent plus longtemps dans l’estomac),
- et donc… plus de fermentations et de gaz.
C’est pour cela que même une alimentation “saine” peut parfois provoquer ballonnements et gêne après 45 ans.
Le microbiote féminin se transforme
La flore intestinale évolue tout au long de la vie, mais elle subit une modification importante à la ménopause :
- certaines bactéries bénéfiques diminuent (comme les lactobacilles),
- d’autres, moins “digestes”, prolifèrent,
- les muqueuses deviennent plus sensibles.
Ce déséquilibre, que l’on appelle dysbiose, peut favoriser l’inflammation intestinale, l’hypersensibilité viscérale et la production excessive de gaz.
Il est également lié à d’autres symptômes associés à la ménopause : fatigue, troubles de l’humeur, prise de poids, douleurs articulaires…
Une étude publiée dans Nature Reviews Endocrinology (2021) confirme que les modifications du microbiote à la ménopause influencent à la fois la digestion, le métabolisme, l’immunité… et l’état émotionnel.
Le stress de la transition hormonale n’arrange rien
À cela s’ajoute le stress de cette transition de vie : fatigue chronique, troubles du sommeil, charge mentale, sentiment de vulnérabilité…
Le système digestif étant directement relié au cerveau via le nerf vague, tout ce que tu ressens émotionnellement se répercute physiquement dans ton ventre.
C’est pourquoi tant de femmes décrivent un ventre gonflé “sans raison”, surtout en fin de journée, sans comprendre que leur système nerveux est en tension permanente.
En résumé, la ménopause ne provoque pas les ballonnements par hasard.
Elle agit :
- mécaniquement (en ralentissant le transit),
- bactériologiquement (en modifiant le microbiote),
- et émotionnellement (en perturbant l’axe intestin-cerveau).
Et c’est en prenant soin de ces trois dimensions — le corps, l’intestin, l’émotionnel — que l’on peut retrouver un ventre plus léger, plus paisible, et surtout plus compris.
Ballonnements et ventre gonflé après 45 ans
Ce qui se passe dans votre ventre quand il gonfle
Un ballonnement, ce n’est pas juste « de l’air » dans le ventre. C’est souvent le résultat d’un enchaînement biologique et émotionnel complexe. Voici les causes principales, en détail :
Une digestion difficile des FODMAP
Les FODMAP sont des sucres fermentescibles présents dans de nombreux aliments du quotidien :
- Produits laitiers (lactose)
- Légumes (ail, oignon, poireaux, choux, asperges)
- Fruits (pomme, poire, pastèque)
- Légumineuses (lentilles, pois chiches)
- Produits céréaliers (blé, seigle)
Ils sont mal absorbés par l’intestin grêle et fermentent dans le côlon, produisant des gaz en excès.
Une étude parue dans The Lancet Gastroenterology (4) montre que 70 % des patient·es souffrant de SII voient leurs symptômes diminuer en réduisant temporairement les FODMAP.
Stress et anxiété
Le stress chronique active le système nerveux sympathique, qui inhibe la digestion, contracte les muscles intestinaux, et modifie le microbiote. C’est un facteur-clé souvent ignoré dans les ballonnements.
Le Dr Chrousos, spécialiste des troubles du stress, rappelle dans Nature Reviews Endocrinology (5) que le stress émotionnel agit directement sur la perméabilité intestinale.
Constipation et stagnation des selles
Plus les selles restent longtemps dans le côlon, plus elles fermentent et produisent des gaz. À la ménopause, le ralentissement du transit est fréquent. On a parfois l’impression d’avoir « mangé trop », alors que le ventre est juste… plein de ce qu’il n’a pas encore évacué.
Intolérances digestives (lactose, gluten, fructose…)
Il ne s’agit pas d’allergies mais de mauvais découpages enzymatiques. L’aliment, mal digéré, stagne, fermente et génère de l’inconfort.
Un déficit en lactase (enzyme qui digère le lactose) est très fréquent après 40 ans.
Mieux comprendre la digestion : un processus vivant et ultra-coordonné
La digestion, ce n’est pas juste « ce qui se passe dans l’estomac ». C’est une cascade d’étapes parfaitement orchestrées, qui commence… bien avant d’avaler ta première bouchée.
Ballonnements et ventre gonflé après 45 ans
Tout commence dans la bouche
La salive contient des enzymes (notamment l’amylase) qui amorcent la dégradation des glucides. Une bonne mastication est essentielle : elle prépare le bol alimentaire à être traité dans de bonnes conditions par l’estomac.
Si tu manges trop vite, ou que tu ne mâches pas assez, tu surcharges l’estomac de travail.
Dans l’estomac : broyage + début de digestion chimique
L’acide chlorhydrique décompose les protéines, et les aliments sont transformés en chyme, une sorte de purée qui descend ensuite dans l’intestin grêle.
Un manque d’acidité gastrique ou d’enzymes ralentit ce processus, ce qui peut entraîner des stagnations… et donc des fermentations.
L’intestin grêle : là où tout se joue
C’est ici que la majorité des nutriments sont absorbés grâce à des enzymes spécifiques (lipases, lactases, etc.). Si certains nutriments ne sont pas bien digérés (ex : lactose sans lactase), ils poursuivent leur chemin… jusqu’au côlon.
Le côlon : le royaume du microbiote
Les résidus alimentaires non absorbés sont pris en charge par les bactéries intestinales, qui les fermentent. Ce processus est normal, mais s’il est excessif, il génère :
- des gaz (hydrogène, méthane, CO₂),
- de l’inconfort abdominal,
- des ballonnements parfois douloureux.
Quand y a-t-il fermentation excessive ?
- Si les aliments arrivent trop rapidement ou en trop grande quantité non digérés,
- S’il y a un déséquilibre du microbiote (dysbiose),
- Si le transit est ralenti (ex. : constipation),
- Ou si certaines bactéries « mauvaises » prolifèrent trop (souvent en cas d’antibiotiques, de stress ou d’alimentation déséquilibrée).
En résumé, une digestion efficace dépend : et… d’un système nerveux détendu (spoiler : on y arrive !).
- de la mastication
- d’une sécrétion suffisante d’enzymes
- d’un microbiote en bonne santé
Inserm – Troubles digestifs : https://www.inserm.fr
Lire aussi Prise de poids à la ménopause, les 4 facteurs principaux en cause
L’axe intestin-cerveau : quand vos émotions parlent à votre ventre (et inversement)
Vous avez peut-être déjà ressenti une boule au ventre avant un rendez-vous important, ou des nausées pendant une dispute.
Ce n’était pas « dans votre tête ». C’était dans votre système nerveux.
On appelle parfois l’intestin « le deuxième cerveau », et ce n’est pas une métaphore : il contient plus de 200 millions de neurones, et il est en communication constante avec votre cerveau via le nerf vague, véritable autoroute de l’information entre votre ventre et votre esprit.
Cette connexion s’appelle l’axe intestin-cerveau.
Elle permet une communication bidirectionnelle :
- Votre stress, vos émotions, votre anxiété peuvent ralentir le transit intestinal, augmenter la perméabilité de la muqueuse digestive ou déclencher des spasmes.
- Inversement, un microbiote déséquilibré peut aggraver l’anxiété, perturber l’humeur et altérer la qualité de votre sommeil.
C’est un cercle vicieux : plus vous êtes stressée, plus votre ventre se contracte. Plus votre digestion est perturbée, plus vous vous sentez tendue ou irritée.
Certaines études (comme celle de Foster & Neufeld, Trends in Neurosciences, 2013) ont même démontré que des probiotiques spécifiques peuvent moduler l’anxiété en agissant directement sur les neurotransmetteurs liés à l’humeur.
C’est pourquoi, dans tous mes accompagnements autour de la ménopause, j’aborde toujours à la fois le corps, la digestion et les émotions. On ne peut pas apaiser un ventre sans entendre ce qu’il raconte.
Les bienfaits profonds du yoga et de la respiration sur la digestion
Vous voulez savoir ce qui a transformé ma relation à mon ventre ?
Le yoga. Et plus encore : la respiration consciente.
Le yoga n’est pas seulement une pratique physique : c’est un outil précieux pour rééquilibrer les systèmes nerveux et digestif, surtout dans une période de transition hormonale comme la ménopause.
Ce que le yoga peut apporter à votre système digestif :
Il stimule le péristaltisme intestinal
Certaines postures (torsions, flexions douces, bascules du bassin) activent les muscles du côlon, ce qui facilite le transit, réduit la constipation et permet une meilleure évacuation des gaz.
Il relâche le diaphragme
Un diaphragme tendu peut compresser les organes digestifs et freiner la digestion. Les postures d’ouverture et les respirations yogiques l’assouplissent, l’oxygènent et favorisent un massage naturel des organes internes à chaque souffle.
Il calme le système nerveux
La respiration lente et profonde (pranayama) active le nerf vague, ce qui fait basculer le corps dans un état de « repos et digestion » (système parasympathique). Cela libère la sécrétion d’enzymes digestives, détend les parois intestinales et relance le transit.
Il réduit le stress et l’hypersensibilité digestive
Lorsque vous êtes stressée, votre ventre est souvent le premier à se contracter. Le yoga vous aide à faire descendre la pression mentale, à vous reconnecter à vos sensations, et à apaiser l’hypervigilance intestinale.
Focus : les vertus de la respiration consciente
Respirer, c’est déjà commencer à digérer.
Une respiration lente, ample et consciente (comme en cohérence cardiaque ou en respiration abdominale) stimule le nerf vague, favorise la production des enzymes digestives, soulage les crampes intestinales, et améliore l’oxygénation de l’ensemble du système digestif.
Des études (Harvard Medical School, 2020) montrent que la respiration consciente pratiquée régulièrement réduit significativement les douleurs abdominales, les ballonnements et la gêne digestive chez les personnes souffrant de troubles fonctionnels digestifs.
Ma suggestion post-repas : routine “ventre apaisé”
Voici un exercice que vous pouvez faire à la maison, en toute simplicité, juste après un repas ou en cas de gêne :
- Allongez-vous sur le dos, genoux pliés, pieds à plat.
- Posez vos mains sur votre ventre.
- Inspirez par le nez pendant 4 secondes.
- Expirez très doucement par la bouche pendant 6 secondes.
- Visualisez votre ventre qui s’ouvre, se relâche, se calme.
- Répétez pendant 5 minutes, en silence ou avec une musique douce.
Ballonnements et ventre gonflé après 45 ans
Conclusion : votre ventre vous parle… et il mérite qu’on l’écoute
Votre ventre est bien plus qu’un organe digestif. C’est un messager puissant, souvent le premier à réagir aux déséquilibres, au stress, à la fatigue… mais aussi à vos émotions profondes.
À la ménopause, il devient plus sensible, plus exigeant, parfois plus capricieux.
Mais il n’est pas votre ennemi. Il vous parle de votre rythme, de vos besoins, de vos limites.
Et bonne nouvelle : vous pouvez l’écouter, le comprendre et l’apaiser, sans tout chambouler dans votre vie.
Alimentation, respiration, mouvement, microbiote, bienveillance… il existe des solutions naturelles et accessibles pour retrouver un ventre plus léger, plus serein, plus vivant.
Et si vous avez envie d’aller plus loin, j’ai créé un programme court et ciblé spécial ventre :
un accompagnement doux, simple, pour mieux digérer, dégonfler, respirer et retrouver un lien apaisé avec votre ventre.
Il a été pensé pour les femmes de plus de 45 ans, avec des vidéos de yoga digestif, des conseils concrets et des outils faciles à mettre en place dès maintenant.
Pour en savoir plus, rendez-vous ici : [lien à insérer vers ton programme spécial ventre]
Prenez soin de vous, de votre ventre, et de cette partie de vous qui vous dit tout… sans parler.
Programme Spécial pour retrouver du confort dans son ventre.
Merci Isabel pour cet article que je vais transmettre à mes élèves de yoga. Même si elles sont en vacances, j’espère que cela pourrait les encourager à continuer de pratiquer avec ton programme !
Oh la la je viens de m’apercevoir que je n’avais pas répondu à ton gentil commentaire Otilia ! Merci en tous les cas, avec certes du retard, de partager ce que je propose. Je t’embrasse.
Article très intéressant !! Merci 😊
Je rajouterais aussi le fait de bouger et faire du sport (le meilleur sport est celui qu’on a envie de faire régulièrement). Le sport fait du bien à tout le corps : il va permettre de gérer son stress et je suppose aussi de faire en sorte que le transit avance mieux.
Attention à ne pas supprimer les légumes et fibres tout de suite. Comme indiqué dans la partie sur les Fodmap cela doit être temporaire. Les légumes, légumineuses et céréales complètes font beaucoup de bien à notre microbiote et à notre moral à cause des fibres qui favorisent les bonnes bactéries. Quand je mange moins bien (plus de restos, pizzas etc), je me sens directement plus faible / raplapla (c’est dingue !).
La base de l’article que j’aime beaucoup c’est s’écouter et aussi s’apaiser de manière douce car la vie peut être stressante (il suffit parfois d’une mauvais nuit et on ressent beaucoup plus le stress).