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Aujourd’hui j’aimerais vous parler d’une heureuse initiative menée par 2 femmes épatantes au grand coeur, Marie et Cécile. Elles ont crée une épicerie solidaire en milieu rural, à Sauveterre de Béarn, petite ville d’environ 1400 habitants où l’activité économique est à développer.

portrait de l'épicerie sans fin

Pouvez-vous me parler un peu de votre parcours ?

Cécile : Après des études d’hôtellerie- restauration je suis partie en Angleterre pour apprendre l’anglais et voyager, une étape à Paris et direction l’Asie pour la création d’un hôtel du groupe ACCOR, au Vietnam. J’étais en charge de la formation des jeunes vietnamiens, à l’accueil de l’établissement. A la naissance de ma fille, j’ai arrêté de travailler quelque temps mais je suis restée très active pour découvrir la culture, les traditions de ce pays. J’ai appris des techniques d’art traditionnel tels que la peinture sur papier de riz. Je me suis impliquée dans une association humanitaire américaine qui partait dans les campagnes pour aider les femmes et particulièrement les femmes enceintes à adopter une alimentation saine avec ce que l’on trouve sur place. Puis des cours de cuisine aux femmes expatriés de toutes nationalités pour cuisiner avec les produits du marché local. Magnifique expérience humaine. Après 6 ans passée au Vietnam je suis revenue en France avec mes enfants. C’est grâce à un ami que j’ai découvert le Béarn, région que je ne connaissais pas du tout. Je fus séduite par cette belle campagne et la qualité de vie de la région. Idéale pour élever mes enfants qui rêvaient d’un jardin pour accueillir un nouvel ami, un chien ! Inimaginable en appartement…J’ai créé un hôtel- restaurant dans une maison Béarnaise et après plusieurs années d’activités, j’ai eu envie de changer de rythme de vie.

Marie : Je viens du monde de l’informatique où j’étais journaliste spécialisée dans les hautes technologies à Paris, après une formation d’analyste programmateur. Cela me nourrissait financièrement mais certainement pas émotionnellement, ni intellectuellement. En parallèle de mon travail je me suis intéressée à l’art lyrique, à la philosophie, à la psychologie, à la spiritualité et à la cuisine. Puis j’ai décidé de quitter ce métier qui certes m’assurait une position sociale et un certain niveau de vie mais qui ne cadrait pas avec mon envie de liberté et d’échanges humains. J’ai déménagé au Pays basque et j’ai exercé plusieurs activités professionnelles, assistante maternelle, cuisinière en semi-professionnelle pour étudiants. J’accompagnais également un professeur de Xi Qong qui organisaient des stages sur bateaux et m’occupais de la partie restauration. A Bayonne j’ai suivi une formation d’aromathérapie, très concernée par les problèmes d’intoxication au quotidien, je me rendais sur les marchés pour sensibiliser les gens à la toxicité des produits de nettoyage pour la maison et proposais des produits naturels aux huiles essentielles.

Comment vous êtes-vous rencontrées ?

Cécile : Nous nous sommes rencontrées à Sauveterre par une amie commune qui avait senti que cela collerait entre nous ! Et cette rencontre est arrivée au bon moment. J’étais arrivée au bout de mon activité qui m’avait épuisée, je voulais me consacrer à autre chose mais sans idée précise si ce n’est que l’alimentation restait mon fil conducteur.

Marie : De mon côté mon dernier emploi était passionnant mais aussi éprouvant puisque j’étais maître de maison dans un centre d’accueil pour enfants en grande difficulté. Je savais que je voulais une activité où l’humain serait le centre mais moi non plus rien de vraiment précis quant au projet professionnel.

Mais alors comment est né ce projet d’épicerie ?

Cécile : Nous étions un petit groupe d’amis d’une vingtaine de personnes, tous concernés par « le bien manger », et allions nous approvisionner directement chez les producteurs locaux. Nous avons alors proposé de faire des commandes groupées, celles-ci augmentaient et je commençais à avoir un sérieux problème de logistique puisque je stockais tout dans ma cuisine ! L’idée d’un garde-manger a cheminé et nous avons créé une association car il était hors de question de travailler seules.

Marie : Je savais que ma grand-mère avait tenu une épicerie à Puteaux j’ai donc longuement questionné ma mère pour en connaître tous les détails. Puis curieusement j’ai fait un rêve où j’ai vu notre future épicerie telle qu’elle est aujourd’hui ! Nous avons donc commencé à chercher un local et sommes tombées sous le charme de cette maison que nous occupons actuellement.

En quoi votre épicerie est-elle différente ?

Notre épicerie est différente car c’est d’abords une association qui favorise les rencontres et les initiatives. Bien sûr nous proposons des produits issus de l’agriculture biologique ou raisonnée. Tous nos produits frais viennent de petits producteurs locaux que nous voulons valoriser ainsi que l’artisanat familial local. Notre projet s’articule autour de 3 missions : la première étant bien sûr le garde-manger puisque c’est notre principale ressource pour fonctionner.
La deuxième : mettre l’accent sur la diversité culturelle. Pour cela nous organisons des passerelles avec les institutions du territoire, nous organisons des rencontres autour de l’alimentation saine, ou des partenariats avec les écoles, mais aussi des ateliers d’échanges autour de l’artisanat. Nous accueillons aussi une jeune femme écossaise pour des échanges entre anglophones et français une matinée par semaine.
Enfin la troisième mission vise à développer la solidarité et l’entraide. Pour cela, nous invitons des personnes qui le souhaitent à rompre l’isolement en venant partager une activité, un temps pour échanger et tisser du lien avec un membre de l’association (professionnel du milieu médico-social).

Notre prochain projet, en collaboration avec le Secours Populaire et le centre social de la commune, est la création d’un dispositif « épicerie solidaire » pour les plus précaires d’entre nous. Ils pourront faire leur marché dans l’épicerie à tarifs préférentiels. En contrepartie ils viendront donner un coup de main à l’épicerie.
Cet aspect participatif est déjà opérationnel. Ceux qui veulent donner un peu de leur temps participent à la vie de l’association ou aident lors d’évènements. Cela crée du lien social et nous faisons des rencontres extraordinaires !

vue de l'épicerie sans fin sauveterre de béarn

Voilà deux femmes pleines de ressources avec des parcours de vie très riches !